On affirme souvent que « vieillir est la seule justice
». Mais est-ce bien vrai ? S’il est indéniable que le vieillissement
touche tous ceux qui avancent en âge, ses conséquences n’en demeurent pas moins
plus ou moins marquées selon les personnes.
Chacun vieillit à son rythme.
Certains en ressentent les effets prématurément et d’autres, plus tardivement. De la même façon, il existe une grande
variabilité entre les individus face la survenue des maladies liées à
l’âge. Les effets du vieillissement
doivent donc constamment être distingués des manifestations des maladies, en se
rappelant évidemment que VIEILLIR N’EST PAS UNE MALADIE en soi !
Dans ce court texte, différents changements pouvant
s’observer normalement lors de l’avancée en âge sont présentés. Quelques trucs pour en atténuer certaines
manifestations sont suggérés.
A. Les changements
liés au vieillissement :
Ou : « Comment vieillissent les différents organes et
systèmes de notre corps et en quoi cela affecte-t-il notre fonctionnement ? »
Les cheveux
Ils grisonnent, s’amincissent et, chez la très grande
majorité des ainés, ils tombent (« calvitie »).
Alors qu’il y a perte de pilosité sur le crâne, curieusement, on notera
souvent une augmentation des poils au niveau des oreilles, du nez et, chez la
femme, du menton et de la lèvre supérieure (« hirsutisme »).
La peau
Elle est souvent plus sèche, ce qui peut entraîner des
démangeaisons. Bien s’hydrater (boire),
limiter l’utilisation des savons parfumés, éviter les bains/douches chauds et
ne pas surchauffer la maison sont autant de conseils pour éviter cet
inconfort. La peau s’amincit et perd de
son élasticité, d’où l’apparition des rides, entre autre. Cet amincissement explique aussi la survenue
facile de plaques rouges (« purpura ») et de « bleus » (« ecchymoses »),
surtout là où les veines superficielles se retrouvent moins bien protégées
(exemple : avant-bras). La guérison des
plaies est aussi plus lente en vieillissant.
L’exposition au soleil « une vie durant » contribue au développement de
plusieurs autres changements cutanés que votre médecin et vous surveillerez
périodiquement, à l’affut de certaines modifications d’apparence (croissance
rapide, couleur de plus en plus foncée, ulcération, etc.). Continuer à protéger votre peau du soleil est
sage même à un âge avancé.
Les yeux
Les yeux deviennent plus « irrités » en vieillissant,
souvent dû à un manque de larmes.
L’application de larmes artificielles améliore cet inconfort. Curieusement, les « yeux secs » ont aussi
tendance à larmoyer parce que la paupière inferieure devient moins capable de
retenir les quelques larmes produites.
Les yeux sont plus sensibles à l’éblouissement, d’où la difficulté à
conduire l’auto le soir ou la nuit. La
vision s’adapte plus lentement à la noirceur et c’est pourquoi il vaut mieux
éclairer l’environnement la nuit pour sécuriser les déplacements. La survenue fréquente de la « presbytie »
altère la vision de proche et explique pourquoi le port de lunettes est si
répandu chez les personnes âgées. Les
cataractes apparaissent aussi fréquemment au cours du vieillissement. Il est recommandé de protéger ses yeux des
rayons du soleil pour en retarder l’apparition ou en ralentir l’évolution. En raison des maladies de l’œil plus
fréquentes en vieillissant (glaucome, dégénérescence maculaire liée à l’âge,
etc.), il est conseillé de passer annuellement un examen de vos yeux chez un
optométriste qualifié, encore plus si vous souffrez de diabète ou
d’hypertension artérielle.
L’oreille
En vieillissant, l’oreille perçoit moins bien les sons aigus
et « discrimine » moins bien, avec, comme conséquence, une diminution de la
capacité à comprendre une conversation quand un bruit de fond ambiant existe («
presbyacousie »). Moins bien entendre
affecte la communication et entraine l’isolement de la personne. Mieux vaut se procurer des appareils auditifs
tôt que tard ! Les bouchons de cire («
cérumen ») sont aussi plus fréquents chez la personne âgée car la cire tend à
durcir, rendant plus difficile son élimination naturelle spontanée. C’est pourquoi votre médecin examinera vos
oreilles pour en exclure la présence avant d’envisager un « audiogramme » (test
d’audition). Un petit truc simple à
faire à la maison pour réduire les risques de formation de ces bouchons est
l’application occasionnelle de gouttes d’un mélange moitié-moitié eau-peroxyde
dans les oreilles. Cela permet de
ramollir la cire et en facilite ainsi son élimination.
Le système digestif
La digestion est plus lente en vieillissant. L’estomac se vide plus lentement («
gastroparésie »), ce qui peut expliquer une diminution de la faim. Diviser les repas et prendre plus de temps
pour manger, en mâchant bien, est une bonne façon de s’ajuster à ce
changement. Pour bien mastiquer, il faut
continuer à prendre soin de ses dents ou veiller au bon ajustement des
prothèses dentaires (tout aussi important pour bien articuler et pour l’image
de soi). Le temps du transit intestinal
est aussi ralenti par diminution du « péristaltisme » (contraction de
l’intestin) d’où la fréquente constipation, que plusieurs médicaments peuvent
aussi aggraver. Bien s’hydrater et
augmenter les fibres dans son alimentation s’avèrent ici utile. Le jus de pruneau, préférablement tiède, aide
plusieurs personnes incommodées par la constipation. L’activité physique pourra aussi être
bénéfique pour régulariser la fonction intestinale.
Le système urinaire
Bien que le vieillissement affecte aussi le système
urinaire, l’incontinence urinaire NE fait PAS partie d’un changement normal lié
au vieillissement. Si vous présentez ce
problème, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, il pourra vous aider. Le fait de se lever deux-trois fois la nuit
pour uriner (« nycturie ») est fréquent en vieillissant parce qu’avec l’âge,
les reins fabriquent plus d’urine la nuit que le jour. Chez l’homme vieillissant, la prostate
grossit (« hypertrophie ») et peut affecter la miction. Elle s’examine par le toucher rectal,
recommandé annuellement après 50 ans, pour détecter précocement le cancer de la
prostate, s’il y en a un. C’est en
quelque sorte, pour l’homme, l’équivalent du dépistage du cancer du sein par
l’examen manuel et la mammographie chez la femme.
Le système cardio-pulmonaire
Plusieurs changements surviennent au niveau du cœur et des
poumons mais AUCUN ne suffit pour contre-indiquer l’activité physique. Cependant, avant d’entreprendre un programme
d’exercices, consulter son médecin peut être prudent. Avoir un « programme d’exercices » n’est pas
obligatoire non plus, il faut simplement trouver une façon de bouger un peu
plus, en respectant ses capacités et ses limites.
L’hypertension artérielle (« haute pression ») est
presqu’universelle en vieillissant parce que les artères durcissent et
rétrécissent et que le cœur doit « pousser » plus fort pour éjecter le sang
vers les organes à irriguer. Règle
générale, un contrôle moins strict de la pression artérielle sera recommandé à
mesure que vous vieillirez.
En avançant en âge, il est fréquent de développer aussi une
« hypotension orthostatique », c’est à dire une baisse de la pression
artérielle en passant de la position couchée ou assise à la position debout,
surtout si la période de repos a été longue.
Ce phénomène provoque souvent des étourdissements, une perte d’équilibre
et peut même être responsable d’une chute.
La déshydratation et plusieurs médicaments peuvent aussi contribuer au
phénomène. Se lever lentement permet à
la pression de moins diminuer et sécurise vos déplacements. Votre pharmacien peut aussi vous aider à
identifier si certains de vos médicaments présentent ce risque de baisse de
votre pression.
L’équilibre
Il diminue avec l’âge de sorte que la démarche change (les
jambes s’écartent, les genoux et les hanches fléchissent, l’attitude se courbe
et le balancement des bras diminue). Il
est plus difficile de compenser les déséquilibres, d’où l’augmentation des
chutes avec l’âge. Comme la vitesse de
marche diminue, il faut prévoir plus de temps pour traverser une rue. La marche sur terrain accidenté demande
souvent plus d’attention car les pieds perçoivent moins bien l’irrégularité du
sol. Pour toutes ces raisons, recourir à
une aide à la marche (canne, marchette) pourra éventuellement devenir
nécessaire à la préservation de l’autonomie d’une personne. Accepter de l’utiliser n’a rien de honteux
!!!
Les os et les muscles
Les os se
fragilisent en vieillissant en raison d’une diminution de leur calcification
(déposition du calcium), ce qui réduit leur résistance mécanique et facilite
les fractures. Afin de ralentir la
déminéralisation de l’os (« ostéoporose »), il est recommandé de faire de
l’activité physique et de prendre des suppléments de calcium et de vitamine D
si votre alimentation n’en comporte pas assez.
Le dos courbé de plusieurs personnes âgées s’explique par
une diminution de la hauteur des « vertèbres » (os de la colonne) et des «
disques vertébraux » (petits « coussins » gélatineux entre les vertèbres). L’épaisseur des cartilages s’amincit avec
l’âge et le risque est alors plus grand de développer de « l’arthrose » («
usure » des os) résultant en diverses déformations articulaires, lesquelles
peuvent souvent s’accompagner de raideurs, surtout matinales, et de douleur.
Aussi, avec l’âge, il y a diminution de la force musculaire,
par réduction de la masse musculaire (« sarcopénie ») au profit de la masse
graisseuse. L’activité physique
régulière ralentit ce processus.
Les fonctions mentales supérieures
Les performances intellectuelles diminuent très légèrement
au cours du vieillissement. La mémoire
est particulièrement sensible aux effets de l’âge. Dès 50 ans, près de 50% des gens se plaignent
de leur mémoire. Il s’agit le plus
souvent d’oublis « temporaires » de détails, qui restent accessibles à d’autres
moments, ce qui n’a pas de répercussions sociales ni fonctionnelles. Ces oublis sont souvent qualifiés de normaux,
on les appelle les « oublis bénins liés à l’âge » et ils n’annoncent pas
nécessairement une Maladie d’Alzheimer.
L’attention et la concentration diminuent aussi un peu avec
l’âge. Il devient plus difficile de
faire deux choses en même temps comme changer le poste de radio tout en
conduisant la voiture. Le temps de
traitement de l’information et le temps de réaction deviennent un peu plus
lents et représentent, en fait, ce qui s’altère le plus avec le vieillissement.
Le cerveau est comme un muscle qu’il faut entraîner pour
maintenir, voire, augmenter ses capacités.
Il faut continuer à le stimuler et à lui lancer des défis. Des interactions sociales riches
potentialisent ces bénéfices.
Le sommeil
La qualité du sommeil change en vieillissant et le sommeil
devient plus fragile, même chez les personnes âgées en bonne santé. La durée du sommeil léger augmente et celle
du sommeil profond, réparateur, diminue.
Les bruits sont davantage susceptibles de réveiller le dormeur, d’où la
plainte fréquente d’un sommeil plus court et fragmenté (« insomnie »). De nombreux trucs simples et efficaces
existent pour améliorer la qualité du sommeil :
Diminuer les siestes le jour (30 minutes maximum et jamais
après 15 hres)
Faire de l’exercice physique dans la journée
Diminuer la consommation de caféine
Éviter les repas copieux tard en soirée
Source : A :Courriel reçu
B :Dre
Michèle Morin
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